Daniel Zajfman, président de l’Institut Weizmann des Sciences, analyse son modèle de recherche, particulièrement fécond.
Israël compte une demi-douzaine d’universités de rang international : le Technion, l’Université hébraïque de Jérusalem, l’Institut Weizmann, l’université Bar-Ilan, l’université de Tel-Aviv et l’université Ben Gourion du Néguev. Le pays est devenu champion mondial pour la part de son produit intérieur brut consacré à la recherche et au développement (près de 5 %). Et il brille dans les domaines les plus en vogue : médecine de précision, bio-informatique, génomique, nanotechnologie… Rencontre avec Daniel Zajfman, président de l’Institut Weizmann des Sciences.
L’Institut Weizmann n’est ni une université ni un laboratoire de recherche dédié à un seul domaine. Comment le définiriez-vous ?
Il n’existe pas une manière universelle de faire de la recherche, et c’est très bien. Weizmann est centré sur la recherche fondamentale en biochimie, biologie, chimie, physique, maths et informatique… sans souci immédiat d’applications pratiques. Notre moteur, c’est avant tout la curiosité ! On s’attache à comprendre notre environnement, à résoudre des questions scientifiques importantes. Et c’est ce travail de fond qui permet ensuite de trouver des solutions à certains grands problèmes de l’humanité. C’était un peu le modèle des Bell Labs américains, d’où sont sortis les micro-ondes, le transistor ou l’apprentissage profond des machines…